Tribune : Gouvernance au Tchad : quand l’entourage freine la vision du Président Par Bello Yerima Yaya, Directeur pays de Young Diplomats Chad

Alors que les défis s’accumulent au Tchad insécurité persistante, crise énergétique, ralentissement du développement une question revient avec insistance dans l’opinion l’auteur s’interroge « le Président Mahamat Idriss Deby Itno est-il bien entouré pour faire face aux priorités de son quinquennat ? »
Une partie du problème résiderait dans l’attitude et l’efficacité de ses collaborateurs les plus proches. Conseillers, directeurs de cabinet, ministres et autres figures influentes semblent souvent déconnectés des préoccupations du peuple. L’impression d’inertie domine, comme si un noyau dur de l’appareil présidentiel, plus soucieux de préserver ses privilèges que de servir l’intérêt général, neutralisait toute impulsion réformatrice.
Malgré une politique d’ouverture ayant permis à d’anciens opposants de réintégrer le jeu politique, les dysfonctionnements persistent, en particulier dans les secteurs clés de la sécurité, de la justice et de l’administration. Le récent drame survenu dans la province du Ouaddaï, impliquant Fulbert Mouanodji, en est une illustration tragique. Ce type d’événement met en lumière les failles du système et alimente un profond malaise au sein de l’opinion. Une telle déconnexion entre les ambitions affichées par le Chef de l’État et la réalité sur le terrain compromet peu à peu sa crédibilité, malgré sa volonté manifeste de réforme.
Il est donc urgent pour le Président de rompre avec certaines habitudes, de s’entourer de compétences éprouvées et de débarrasser son environnement immédiat des éléments inefficaces ou opportunistes. Les visites inopinées et les discours ne suffisent plus : l’heure est aux actes forts.
Le Tchad a besoin d’une gouvernance rigoureuse, responsable et centrée sur les préoccupations réelles des citoyens. Et cela commence par un entourage à la hauteur de la mission présidentielle.
