Politique : La nécessité d’une réconciliation au Tchad

Le Tchad se trouve à un tournant crucial de son histoire. Cet état de fait ne découle pas seulement des influences extérieures, mais d’une urgence intérieure à se retrouver, à se réconcilier et à forger une véritable nation. « L’heure n’est plus aux divisions ni aux vieilles querelles. Elle est à la construction patiente et déterminée d’un avenir commun », souligne Albadour Acyl Ahmat Akhabach.

Construire un vivre-ensemble nécessite des efforts constants. « Il repose sur le respect mutuel, la responsabilité partagée et la volonté sincère de dépasser nos blessures. » L’histoire du Tchad, marquée par des douleurs et des sacrifices, doit être perçue comme un patrimoine à assumer. « Ce n’est qu’en la regardant en face que nous pourrons bâtir une paix durable », affirme-t-il.

Le pardon est un élément clé dans ce processus, mais il ne peut se développer que dans un climat d’apaisement. « Il suppose que l’on fasse taire les rancunes et que l’on rejette les discours haineux. » Pour Akhabach, le pardon est « une force, une conscience, un choix d’avenir », loin d’être un signe de faiblesse.

Il est essentiel de faire un bilan honnête du chemin parcouru, tout en reconnaissant les zones d’ombre à éclaircir. Dans un pays avec une histoire tumultueuse, chacun porte une part de responsabilité. « Le pardon devient libération : il nous délivre du poids de la rancune et nous ouvre les portes du possible », explique-t-il. La critique constructive, selon lui, est fondamentale pour avancer.

Les leaders d’opinion, qu’ils soient notables, jeunes ou religieux, doivent être à la hauteur des enjeux actuels. « Leurs mots doivent être des ponts, non des murs », insiste-t-il. Ces voix doivent promouvoir la paix sociale et renforcer la cohésion nationale pour éloigner les germes de la division.

Les défis contemporains – le climat, la sécurité, le développement – ne peuvent être relevés qu’en unissant nos forces. « Nous ne devons pas rester prisonniers de nos blessures », déclare Akhabach. Il rend hommage à ceux qui ont précédé et appelle les générations actuelles à écrire un nouveau chapitre axé sur l’unité et la prospérité partagée.

« Reconnaître les avancées, corriger les failles, rejeter les divisions stériles : tel est notre devoir », conclut-il. Chacun, à sa manière, doit devenir un artisan de paix. En élevant nos voix pour unir plutôt que diviser, nous pouvons bâtir ensemble le Tchad de demain.

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