Nigeria : la menace jihadiste reprend de l’ampleur dans le nord-est

À Maiduguri, cœur de l’insurrection jihadiste depuis plus d’une décennie, les espoirs d’un retour à la paix s’effritent. Des ex-combattants, démobilisés dans le cadre d’un programme d’amnistie, menacent de reprendre les armes, frustrés par les promesses non tenues. C’est le cas d’ »Ali », ancien commandant de l’ISWAP : « Le gouvernement nous avait promis des emplois. Aujourd’hui, je n’ai rien. Si ça continue, nous combattrons à nouveau, juste pour survivre », affirme-t-il.
Sur le terrain, les violences reprennent. Modu Ummate, un agriculteur amputé après l’explosion d’une bombe, accuse les forces de sécurité de passivité. « Huit personnes ont été tuées ce jour-là. L’armée n’a rien fait. Leur négligence a permis aux jihadistes de revenir », déplore-t-il.
En juin, un attentat-suicide a ravivé la peur à la périphérie de Maiduguri, tuant au moins 12 personnes. Malgré cela, les autorités maintiennent un discours d’optimisme. Usman Tar, commissaire à la sécurité de l’État de Borno, défend la politique de réinsertion : « Tout ne peut pas être accordé aux ex-insurgés. Nous devons aussi penser aux victimes. »
Les spécialistes, eux, avertissent : sans lutte sérieuse contre la pauvreté et le chômage, les efforts militaires et sociaux resteront insuffisants pour éradiquer durablement l’extrémisme dans la région.
Avec Africanews
