Tunisie : Rached Ghannouchi condamné à 14 ans de prison pour complot contre l’État

Le procès, surnommé « affaire du complot 2 », a impliqué une vingtaine d’accusés, dont Nadia Akacha, ancienne cheffe de cabinet du président Saïed, et Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères et gendre de Ghannouchi. Tous deux, actuellement en fuite à l’étranger, ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison. Les charges retenues incluent la formation d’une organisation en lien avec des actes terroristes et l’atteinte à la sécurité intérieure de l’État.
Rached Ghannouchi, âgé de 84 ans, est déjà incarcéré depuis 2023 et cumule plusieurs condamnations totalisant 27 ans de prison. Il a boycotté ce procès, dénonçant une instrumentalisation politique de la justice. Ses avocats critiquent une procédure entachée de violations des droits de la défense, notamment l’usage de témoignages anonymes et contradictoires.
Depuis la dissolution du Parlement par le président Saïed en 2021, de nombreux opposants, journalistes et militants ont été arrêtés ou condamnés, suscitent des inquiétudes quant à l’état de la démocratie en Tunisie. Des organisations de défense des droits humains, telles que Human Rights Watch, dénoncent une dérive autoritaire et l’utilisation de la justice pour réprimer la dissidence.
Le gouvernement tunisien affirme que ces mesures visent à lutter contre la corruption et à restaurer l’ordre dans le pays. Cependant, les critiques estiment que ces actions compromettent les acquis démocratiques obtenus depuis la révolution de 2011.
Avec Africanews